Flashback....ONOMICHI
L'ambiance ne s'y prête pas trop aujourd'hui, et j'ai hésité à mettre en ligne les récits des semaines passées ...Que ceux qui sont dans la peine à Sendai ou à Tokyo nous pardonnent ces images de sérénité. Nous avons vu jusqu' a présent trop de belles choses au Japon, rencontré trop de gens accueillants pour ne pas continuer à leur rendre hommage...
23 Février 2011
Ile Omishima, Myaura
Quittant Mitarai nous allons vers l’ile Omishima. Ponton accueillant mais rues désertes, magasins abandonnés… Il semble que depuis qu’un grand pont relie Shikokou à Honshu en enjambant quatre iles dont Omishima, le port ait perdu de son activité. Des publicités montrent des cyclistes épanouis franchissant Seto Naikai et les sommets d’Omishima sous un beau ciel bleu, ce qui laisse à penser que même le grand temple et le musée d’armes anciennes ne font pas recette.
Un voisin nous arrive, petit homme sur un petit bateau. On peut souvent dire ça des japonais mais là je le dis car c’est particulièrement vrai … Il est adorable nous ne comprenons pas un mot de ce qu’il nous dit. Il reviendra nous voir plusieurs fois à Onomichi, l’escale suivante, apportant chaque fois des légumes de son jardin ou des spécialités culinaires de sa femme, plus son voisin, sa voisine et tout le quartier …
25 Février 2011
Onomichi est située sur Honshu. Très proche de l’ile Mukoujima avec ses chantiers navals, un chenal séparant les deux…
Nous sommes amarrés au ponton d’une des multiples navettes qui font la liaison.
La ville est pleine de charme avec ses vieilles maisons en bois qui grimpent sur la colline,
ses ruelles étroites bordées d’izakaya,bistrots où on vient boire un verre en picorant des petits plats, un peu comme des bars à tapas avec des baguettes. On les reconnait à leur lanterne rouge à l’extérieur.
Installés au comptoir, goûtant à tout, il nous arrivera plusieurs fois qu’un voisin nous offre un flacon de saké; tenu au chaud dans un bain-marie le saké est versé à petites doses dans des minuscules coupelles en bois ou poterie. On trinque et il s’en va…geste gratuit envers des inconnus qu’il ne reverra jamais.
A Onomichi un ami de Sakae san nous attendait, Yamamoto san. Nous rencontrerons sa femme et leurs deux fils. Le dimanche les activités sportives occupent toute la famille mais Yamamoto san trouvera le temps de nous emmener en haut de la ville où son ami moine bouddhiste tient le temple Senko-ji.
Douceur de ce moine, avec sa fille, avec sa mère
Celle-ci nous sert le thé, il nous fait visiter les différents sanctuaires ( il s’agit d’un temple de la secte Shingon, fondée par le moine bouddhiste Kobo Daishi, comme à Myiajima ),
expliquant l’importance de certains objets, l’histoire du syncrétisme au Japon, son souci de l’avenir du temple; un temple se transmet de père en fils, son fils adolescent ne manifeste pas l’intention de prendre la suite …
Onomichi était une riche ville commerçante, de nombreux donateurs entretenaient de nombreux temples, cela est moins vrai maintenant mais Senko-ji est particulièrement actif.
On y grimpe en téléphérique ou par le chemin de la littérature. A l’ombre des pins sur de grosses pierres sont gravés des haïkus et des phrases de poètes ayant séjourné à Onomichi; on aimerait savoir lire le japonais ….
Nombreux temples et pagodes, on y grimpe à pied :
Celui là est dédié à Geta, la chaussure de bois. Difficile de comprendre tous seuls de quoi il s’agit !
Bien que très occupé par son entreprise de produits pour l’agriculture Yamamoto san n’aura de cesse de s’occuper de nous, veillant chaque jour à ce que tout aille bien. Nous voulons aller à Tomonoura, un petit port réputé pour ses quartiers anciens mais pas accessible en voilier ? Il nous y emmène lors d’une visite de clients.
Le port de Tomonoura sous la pluie; trois ruelles anciennes ont préservées un style ancien.
mais beaucoup de maisons et bateaux sont abandonnés. C'est surprenant dans un si joli petit port...
Autant dans le Kyushu et l’Okinawa les villages, bien que pour la plupart habités par des gens d’âge canoniques, semblaient vivants, entretenus , autant en Seto Naikai on voit souvent des maisons ou des boutiques abandonnées …Vieillissement de la population, proximité des grandes villes, pêche moins fructueuse ...
Le sourire est toujours là:
A partir d'Onomichi nous allons en train à Okayama pour voir le jardin Korakoen....Les pruniers sont en fleurs, il fait beau ...