Côte Ouest Basse Californie
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On a bien dansé pour les fêtes !
Partis d’Ensenada le 23 à midi avec un Nord Ouest 25-30 nds , nous arrivons à temps pour jeter l’ancre au Sud de l’Ile San Benito le 24 dans l’après midi . 240 miles en 26 heures , pas le temps de voir les baleines ni les falaises de la côte , une jouissance à la voile .
Le soleil disparait vers 17 heures , on ne navigue pas dans ces iles de nuit . Le mouillage est protégé du vent mais la houle passe partout .On se croirait en pleine mer … Mais on est en pleine mer ! les iles San Benito sont trois jolis cailloux posés au large de Isla dos Cedros, sauvages à souhait .
Sur l’un d’eux est installé un campement , plus qu’un village , de pêcheurs .
Accueil chaleureux , « Feliz Navidad !» , on nous offre des langoustes , c’est la richesse de cette côte et la saison de pêche .
Trois familles sont là pour les fêtes , habituellement femmes et enfants résident sur l’ile Cedros un peu plus proche du continent .Toute la pêche est régentée par la coopérative de Cedros , qui non seulement assure la protection du territoire et la commercialisation des produits mais aussi veille au bien être de ses adhérents : école , santé , appros , etc …
Deux adolescents, Enrique et Arturo , nous accompagnent pour un tour de l’ile .
Nous montons au vieux phare qui servait aussi de prison.
Depuis 4 ans il n’est plus en service , remplacé par un phare automatique situé au sommet de l’île .
En cette période de l’année ça ne manque pas d’animation sur l’ile San Benito : des colonies d’éléphants de mer ont envahi les plages , ça gueule et ça éructe dans tous les sens .
Venus d’Alaska pour faire leurs petits dans des eaux plus chaudes , ils sont épuisés par ces semaines à terre sans manger . On a rarement la chance de voir les éléphants de mer car ils vivent complètement au large .Protégés par 10 centimètres de graisse , équipés de gros yeux ronds et moustaches ultrasensibles ils plongent jusqu’à 1000 mètres de profondeur pour capturer calmars et poissons dans l’obscurité , ne remontant en surface que quelques minutes .Il n’y a pas plus laid que cet animal , le mâle au nez écrasé pèse entre deux et trois tonnes ;
il surveille son harem , un quinzaine de femelles avec chacune un petit .
De temps en temps un jeune mâle solitaire approche le groupe , aussitôt le pacha se dresse , rugit et le poursuit en se propulsant sur ses nageoires avant à une vitesse qui nous fait courir nous aussi !
Nous assistons à plusieurs naissances sans jamais rien voir : tout d’un coup il y a du remue ménage dans un tas assoupi , une femelle se retourne pour faire connaissance avec le petit qu’elle vient d'expulser dans le sable , mouettes et pélicans se précipitent sur le placenta , un bref calin et voilà déjà le nouveau-né qui explore ce grand corps rebondi à la recherche du mamelon : il a trois semaines pour prendre 100 kilos , faire sa mue et commencer à constituer sa réserve de graisse .
C’est leur graisse qui a valu à ces remarquables plongeurs d’être chassés jusque vers le milieu du XIX° siècle .
Comme sur toute la côte Pacifique on voit des otaries , les sea lions .
Mais à San Benito il y a aussi des petites otaries à fourrure , plus fines et plus jolies , aux oreilles pointues , ce sont les otaries de l’ile Guadalupe , située au Nord ouest , elles rappellent les otaries des Galapagos .
Après cette belle escale à San Benito nous retrouvons le vent , tantôt Nord Ouest tantôt Nord Est , et le courant , Nord Sud , parfois l’inverse près de la côte …C’est le courant de Californie , courant froid riche en plancton qui rend ces eaux si poissonneuses . Côte plate à l’exception des caps , bordée de lagunes dans lesquelles les baleines grises viennent faire leurs petits .
Bahia Ascencion , un village de pêcheurs récemment relié à la highway qui parcourt la Basse Californie .Camping-cars rafistolés, vieux bus peints aux couleurs du rêve , paillotes , bead and breakfast pour surfers : américains et canadiens viennent chercher sur cette côte un coin où vivre libres au soleil , dans une ambiance farwest mexicano .
Mouillage rouleur et surf pour débarquer à terre .
Un bout du monde aux rues de sable , où on mange une délicieuse soupe pour un euro en contemplant le soleil qui n'en finit pas de se coucher sur l'océan .
Un peu plus au Sud , Bahia Maria est une belle escale aussi , avec plusieurs petites communautés de pêcheurs , gentils et accueillants .
Une crèche de Noël au milieu des casiers à langoustes :
Dunes de sable où règne le coyote , et mangrove pleine d’oiseaux .
et toujours des pélicans mailicieux
Bahia Magdalena , un village de pêcheurs autour d’une coopérative , autrefois station baleinière .
Canapés inédits .taillés dans les anciens frigos
Nous passons la pointe sud de la péninsule au petit matin .
Cabo San Lucas , « Cabo » comme on dit ici , est la revanche de la Baja California sur les siècles d’oubli et de désintérêt : paradis des stars , centre de la fête et du luxe , paradis de la pêche au gros , Cabos rassemble tout ce qu’il y a de plus glamour dans cette partie du monde .
Pour nous c’est l’entrée en Mer de Cortes , le vent du Nord nous fait comme un tapis roulant à contre sens.
Les baleines sont là .
Peu d’escales : Bahia de los Frailes , Bahia de los Muertos ..des grandes plages bordées de campings , condos ou hôtels , super spots pour les kit surfers : c’est moins sauvage que côté Pacifique , pourtant le désert est juste derrière la colline .
La pêche est bonne ! on ne prend pas toujours ce qu’on veut : ici un petit requin , un mako ,ce n’est pas ce qu’il y a de meilleur .
Mais quand on attrape un jurel , genre de carangue , ou un marlin rayé …on se régale pendant quelques jours .
Escale sur l’ile Espiritu Santo avant d’arriver à La Paz , couleurs ocre rose bleu , magie des lumières qui changent à chaque heure...
Un autre monde à découvrir …