Mon jardinier est heureux
Ambiance accueillante au Cruising Club d’Opua.
Tour-du-mondistes ou régatiers de la baie, un monde de navigateurs qui ne manquent pas d’histoires à raconter, on fait des rencontres sympas….Parfums d’océan qui se mêlent au jasmin, mimosas, et chèvrefeuille le long du sentier côtier. En buvant une bière on grignote des fraises…
Jolies balades à pied autour de la baie.
Il est agréable de se sentir bienvenu quelque part, non seulement bienvenu mais compris. A Opua tout est prévu pour accueillir les navigateurs, tout fonctionne, l’entraide est la règle, ceux qui vivent à terre maintenant sont arrivés un jour par la mer. Des membres du club laissent leur voiture à disposition des navigateurs pour aller faire des courses à Kerikeri la ville la plus proche. Blablacar et Uber semblent être nés ici.
Un tour à Wangharei, pour voir si on pourrait y laisser le bateau en hiver...c'est une base nautique réputée, située assez loin dans les terres.
A l’intérieur une campagne vallonnée, essentiellement consacrée à l’élevage bovin. La Chine est le gros client de la Nouvelle Zélande en produits laitiers.
Nous partons à la découverte de la Baie des iles avant l’invasion touristique qu’on nous annonce pour Décembre et Janvier.
Des mouillages tous plus beaux les uns que les autres.
Randos sur les sommets, tout est balisé, là-aussi on se sent bienvenu, des sièges nous attendent pour admirer le paysage et causer avec les tui.
Oiseaux pas farouches du tout, qu’on voit partout, leur chant ressemble aux sons d’un robot-jouet, incongru dans cette nature intègre.
Des perruches très colorées, les kakariki.
Rémi pêche des snappers….taille minimum à respecter : 30 cm, on nous a fourni la règle à notre arrivée. Plus petit on doit relâcher le poisson..en espérant qu'il ne soit pas mort.
Rencontres amusantes avec les pêcheurs, pêche sportive. Simon évoque ses souvenirs de la Whitbread, d'Alain Gabbay, de l'accueil festif à La Trinité, de s’être fait recoudre par Jean Le Rouzic...Un des nombreux marins que Jean aura soignés.
On cueille les huitres comme des fraises, en un quart d’heure le seau est plein.
Retour sur notre corps-mort à Opua. Les voiliers arrivent par dizaines de Tonga, Fidji, Auckland, Nouméa..La douane ne chôme pas, la marina se remplit, le bar du club est bien animé, une grande foire est organisée par les artisans et commerçants du nautisme avec barbeque, bière, musique…ça sent plus la saucisse grillée que le mimosas, nous repartons vers le Nord, les iles Cavalli et la baie de Wangharoa.
Très beau décor d’ilots et falaises, balades dans les sous-bois de fougères arborescentes, les huîtres sont encore meilleures.
On rencontre une diversité d’arbres et arbustes qui nous fait voyager sous toutes les latitudes. Palmiers phoénix et mimosas de la Côte d’Azur, azalées et hortensias de Bretagne, notofagus de Patagonie et fougères du Japon…Mon jardinier est heureux, tout pousse, tout se plait dans cette terre arrosée qui ne connaît pas le gel. Des impatiens géantes tapissent les talus, les agapanthes explosent de santé , un arbre magnifique commence sa floraison, le Pohutukawa. : il devient rouge par bouquets de branche, c’est l’arbre de Noël.
On rencontre aussi beaucoup de jeunes voyageurs de tous pays sac à dos. Eux aussi se sentent bienvenus et sont enthoutiastes. Avec un Smartphone le backpacker se débrouille vite pour trouver un logement, du travail, un moyen de transport..tout cela dans des paysages magnifiques avec des gens très gentils..
Efficacité du système : appel chez un dermato de Wangharei pour un check-up de routine. Je ressors en fin de journée avec quinze points de suture, un petit bout en moins et une greffe de plus. Et une semaine de doutes à me demander si ce n’était pas folie de me mettre entre les mains d’un inconnu…surtout quand à chaque instant quelqu’un me dit « Oh my god ! qu’est-ce qui t’est arrivé ? »
Nous sommes à l’aéroport d’Auckland, on m’a enlevé les points ce matin, j’ai trente heures de voyage et six semaines en France pour oublier ce mauvais passage.
Nous avons laissé Kauana sur un corps-mort en face du Cruising Club sous la bonne garde de Cameron qui tient une boutique d’électronique marine et nous a loué le corps mort.