ALEOUTIENNES, suite.
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3 Juillet 2011
Dutch Harbor, sur l’ile Unalaska, lieu mythique pour ceux qui naviguent dans cette partie du monde, le cœur des iles Aléoutiennes ….
Nous sommes amarrés dans le port de pêche commercial, ce qui nous met un peu loin de la ville.
Dutch Harbor, et sa voisine Unalaska city, forment une grande ville, 8000 habitants. C’est le plus grand port de pêche américain, en termes de tonnage.
C’est la saison de la pêche au saumon et au halibu, le pollock et la morue se pêchant toute l’année: lignes de fond, chalut, filets. La mer de Béring est poissonneuse, mais la pêche est extrêmement contrôlée: quotas, jours autorisés, saison etc.
Des murs de containers attendent le poisson qui sera débarqué puis réexpédié vers les USA, le Japon, la Corée, la Chine… Une partie de la pêche est traitée à bord de bateaux usines. Les pêcheurs gagnent bien leur vie. Beaucoup sont d’origine étrangère: Coréens, Philippins, Chiliens. Nous faisons connaissance avec Karl, un colosse russe lituanien venu chercher du travail il y a une dizaine d’années. Il a commencé par travailler sur les bateaux qui font la pêche au king crab, qu’on appelle « centollas » en Patagonie. C’est considéré comme le métier le plus dur et le plus dangereux au monde: une série télévisée, Deadliest Catch, a été tournée à Dutch Harbour avec ces gens là …
Dans un livre publié en 1929, « Kanikosen », un Japonais, Kobayashi Takiji, avait raconté la vie des pêcheurs de king crab d’Hokkaido le long du Kamchatka. Il dénonçait la scandaleuse exploitation des jeunes paysans japonais venus des campagnes d’Akita et du Tohoku et embarqués sur des bateaux où leur vie valait moins cher qu’un casier à crabes. Son engagement politique procommuniste lui avait valu la prison et la torture …Karl a pratiqué ce métier, ici en Mer de Béring, très bien payé, pendant deux ans: trop dur, trop dangereux, deux à trois jours sans dormir, le travail dans le froid et le brouillard, les casiers à crabe qui vous écrasent …Il a arrêté dés qu’il a pu et pratique maintenant quelque chose de plus confortable, dit-il, les travaux en plongée sous marine. Il habite à bord d ‘un petit voilier et partira vers l’Indonésie dés qu’il aura gagné assez d’argent.
La saison du king crab est en hiver, des armées de casiers attendent, prêtes à partir à l’eau, avec leurs promesses de souffrances et de rêves.
La ville offre un musée de la World War II, ainsi qu’un musée Aléoute tout à fait intéressant.
Nous sommes à quai avec Jennifer, voilier suédois parti de Kushiro en même temps que nous, ainsi que Bannister et Sunstone.
Nous ferons ensemble quelques balades sympas,
et nous suivrons les festivités de l’Independance day, le 4 Juillet.
Moi qui photographiais à grand peine les aigles dans la montagne à Adak; ici ils sont en
ville, comme des pigeons. Il y en a partout!
Ils ont un peu perdu de leur superbe mais rien de leur voracité. Des panneaux conseillent aux propriétaires de petit chien de protéger leur animal chéri. Les pêcheurs les utilisent pour nettoyer les filets.
Très vite nous ne les aimons plus du tout car ils adorent se percher sur notre mât- la girouette ne leur résiste pas- et se délester sur le pont des poissons, seiches et poubelles dont ils se sont gavés auparavant!
La Wild life n’est pas loin, les loutres de mer et les baleines sont à l’entrée du port.
Une loutre qui emmène un king crab:
De Dutch Harbor nous partons vers la Péninsule d’Alaska. Empruntant la passe d’Unalga nous passons au Sud de l’île Unimak.
Partis dans la pluie –brouillard, on ne sait plus ce que c’est tellement ça mouille, nous longeons Unimak avec une petite brise 15 noeuds quand soudain le miracle se produit: les nuages se poussent pour laisser la place à un magnifique coucher de soleil sur le volcan Shishaldin et le Mont Izanotski couverts de neige.
Un spectacle éblouissant qui fait oublier tout le reste. Il est minuit passé, le soleil se couche à peine. Cinq heures plus tard, il se lève sur les mêmes glaciers, nous approchons du Cap Pankof, le vent monte.
Remontée au près, le courant avec nous, vers False Pass dans le Détroit d’Izanotski, la pointe extrême ouest du continent américain.
Décor splendide de volcans enneigés au-dessus de la mer.
Premier ours! Welcome to Alaska! Il mange tranquillement des feuillages sur la côte.
False Pass, 45 habitants, une ancienne conserverie de poissons abandonnée et un petit port tout neuf.
Il y a un va et vient important de bateaux ; la pêche étant réglementée, trois jours ouverts par semaine, c’est pour eux une escale pratique et proche des lieux de pêche. Un bureau de poste, un médecin, quelques maisons, occupées par les familles de pêcheurs installées là pour l’été, et un Harbour Master …
Les ados circulent en quad, la carabine sur le porte bagages, pour les ours! On nous prévient: il ne faut pas aller se promene, les ours sont omniprésents, ainsi que les loups et les renards.
Jennifer est là; il a explosé sa grand voile dans une survente en venant de Dutch Harbour.
24 heures sans bouger, pour laisser passer une nouvelle dépression. Nous repartons vers la Péninsule d’Alaska. Les mouillages abrités ne manquent pas, nous allons vers Belkovsky Bay. Pas un souffle d’air, nous avançons au moteur dans le brouillard.
Dans cette atmosphère ouatée un groupe de baleines jubartes, les mêmes qu’à Tahiti:
Captain Harbour, au fond de la Baie de Belkovsky:
Silence, toute la paix du ciel nous descend dessus.
Balade à terre, vite limitée: il y a des traces d’ours partout!
Le premier jour nous ne voyons personne. Maïs le lendemain nous faisons connaissance:
Il semble qu’ils aient aussi peur de nous que nous d’eux….jusqu’à présent il n’y avait pas d’arbres et pas d’ours, donc les balades dans ces immenses espaces étaient superbes. Là, on se sent un peu plus coincés, un ours brun a surgi d’un buisson à quelques mètres de Rémi, les deux sont partis en vitesse! Heureusement dans des directions opposées!
Chemin d'ours: à ne pas suivre !
Oursons et leur mère :
Celui là semble prendre plaisir à poser pour les photos. Juré promis il n’est pas en peluche!
Un phoque en Alaska …
Rémi pêche des morues tant et plus.
« Pêcheur d’Islande », des images qui l’accompagnaient depuis longtemps …
Et du halibut, délicieux:
Mer miroir avant une nouvelle dépression.
Sunstone nous rejoint dans ce mouillage.
Tout ce vert c’est louche. Il faut au moins 1000 jours de pluie par an pour y arriver!
L’escale suivante sera ensoleillée.
Très beau mouillage sur l'ile Dolgoi, un ancien cratère effondré:
Nous profitons du soleil et de l’absence d’ours pour faire des balades à terre. Herbe verte et fleurs champêtres, rocailles et ruisseaux, on dirait qu’un paysagiste s’est bien amusé.
Dans le lointain les sommets du volcan Pavlof sur la Péninsule d’Alaska.
Phoques et loutres partout:
Les loutres , très actives et plus farouches :
Huitriers:
Paysages, vie sauvage, émotions ...l'Alaska tient ses promesses, nous nous régalons .
Après Sand Point nous continuons vers Kodiak.