Chez les Papous
Escale sur notre premier atoll papou, Nissan, appelé aussi Green island, situé au Nord de l'ile de Bougainville.
Accueil fleuri... avec des bougainvillées !
"Qu'est-ce que tu veux en échange ?"
"Rice!" ...du riz...
Heureusement nous en avons pris des kilos en prévision...
On ne meurt pas de faim ici , mais le riz, le sucre, le lait sont des aliments qui s'achètent et "on n'a pas d'argent" nous explique chief Noël qui nous invite dans le tout beau bungalow qu'il a construit en espérant le louer à de mythiques touristes...Avis aux amateurs, dépaysement assuré c'est ici :
On peut obtenir une petite connexion internet près du collège ...Eglise , école, Nissan fait partie de la PNG mais depuis le vote pour l'indépendance de Bougainville, la terre la plus proche, les habitants sont inquiets..sans compter la montée des eaux.
On retrouve des paysages montagneux couverts de forêt primaire au Sud de l'ile New Ireland..
Les pirogues circulent dans tous les sens dans ces décors grandioses..les dauphins aussi.
Petites communautés isolées aux pieds de la jungle. L'église et l'école sont des points de rassemblement. On vit de la pêche et de son jardin : ça pousse tout seul nous explique joyeusement ce jeune homme...en nous faisant visiter son verger..Comme à Nissan on remarque qu'il y a beaucoup de fleurs, on ne voyait pas cela aux Salomons ...
Nous n'allons pas sur l'ile principale de PNG, considérée comme peu sûre.
Escale à Rabaul, en principe pour y faire notre entrée en PNG et rencontrer l'association Aidocean à qui nous avions proposé notre assistance pour une mission de vaccination dans les iles éloignées..Nous ne les verrons pas ils sont déjà partis, la mission se déroule très bien.. Nous resterons 4 jours confinés au mouillage, dans cette baie de Rabaul surchauffée, la douane se faisant attendre, sans raison apparente...
Quelques visites de pirogues ...Pas de fleurs ni coco à échanger, c'est plutôt la misère. Pour un kilo de riz on nous propose même une femme pour Félix!
Capitale de la province, port de commerce, Rabaul a connu des heures plus brillantes, en particulier avec les touristes japonais nostalgiques de la victoire du Japon sur les forces alliées pendant la guerre du Pacifique; l'invasion de Rabaul en 1942 leur avait permis d'installer leur plus grosse base militaire dont on visite encore les souterrains.
En 1999 un volcan a détruit la ville. Elle fut belle, ses habitants s'accrochent à des souvenirs , on avait perçu la même chose à Guam détruite par un typhon, l'avant et l'après..L'après ici est plutôt triste, couvert de cendres..
A peine libérés par la douane nous squattons le yacht-club, qui ne brille pas par son activité nautique mais constitue un lieu social agréable où on fait quelques rencontres sympas ..et où internet marche ..en principe! car il y a deux semaines un tremblement de terre a détruit toutes les installations de PNG ...
Pas mécontents de quitter cet endroit et naviguer à nouveau .
Quelques heures d'alizé c'est peu mais ça fait du bien, notre prochaine escale est à 400 miles ...
Belle pêche!
L'archipel des Ninigos...Ici la chanson de Bourvil " Les Papous gentils comme tout " a trouvé son modèle! Quelle sérénité, quelle gentillesse!
Scientifiquement parlant un atoll c'est une histoire d'amour entre le ciel et la mer, la lumière et l'eau.. il en sort une bande de corail au milieu de l'océan où poussent des cocotiers et, parfois, comme aux Ninigos, une petite communauté idyllique..
Dans le dénuement le plus total une poignées d'êtres humains magnifiques se bat pour vivre dans la paix et la dignité...on a eu ce sentiment dans d'autres iles, aux Fiji, Fulanga, en Micronésie ...
A peine entrés dans le lagon c'est un ballet de pirogues sous voiles ...Pas de bateau à moteur..des grands signes amicaux.. Des enfants curieux et joyeux nous tournent autour ...
Puis arrive la délégation des chefs venus nous souhaiter la bienvenue.. Comme nous avons amené ce qui est toujours utile dans ces iles, cahier crayons doliprane materiel de pêche, le chef nous propose d'organiser une course de pirogues et mettre tout ça en lots à gagner..il ne trouve pas bien que les gens viennent quémander au bateau ...
Félix et Rémi essayent de voir pourquoi leur antenne internet ne marche pas ..Problème de batteries apparement ...L'ile n'est pas grande, les jardins potager sont sur les ilots adjacents..Barbara l'institutrice nous fait visiter ...Allées fleuries, propreté, hygiène...
Protection contre la montée de l'eau, il y deux mois la mer est passée par dessus l'ile, toutes les maisons ont été inondées, la végétation grillée ..On reconstruit, on replante ... Le soir nous sommes invités à diner autour du feu ..
Nous ne restons pas longtemps, il y a encore de la route à faire avant d'arriver à Biak, notre prochaine escale qui sera en Papouasie Indonésienne...
Le partage de la Papouasie, une ligne droite qui traverse l'ile principale, remonte à 1885 , du temps où elle s'appelait la Nouvelle Guinée. Les Hollandais gardent la partie occidentale, qui deviendra partie des Indes Orientales Néerlandaises tandis qu'Allemands et Britanniques se partagent ce qui deviendra le Territoire de Papouasie. Après la guerre de 14/18 ce territoire sera géré par les Australiens, avant de devenir indépendant en 1975 sous le nom de Papouasie Nouvelle Guinée. La partie occidentale sera annexée par l'Indonésie en 1963.