LES ALBATROS
Nos « indolents compagnons de voyage », ces « vastes oiseaux des mers », « rois de l’azur », « princes des nuées » que Beaudelaire comparait au poète que « ses ailes de géants empêchent de marcher »
Les albatros…Ils sont avec nous depuis le début de ce tour dans les mers du Sud.
En mer alors que le bateau pioche dans la vague ils planent, face au vent, ils nous parlent d’infini, de ciel, de courants d’air, de légèreté.
On les regarde prendre de la hauteur, virer, descendre au ras de l’eau dans le sens du vent, la frôler du bout de l’aile, inlassables. Leur ventre effleure le dos de la vague pour prendre un filet d'air en surface, d’un petit coup de tête dans l’eau ils attrapent un calmar, du krill comme les baleines, ou peut être un déchet…
Quand le vent force ils coudent leurs ailes :
On essaye de distinguer les variétés :
L’albatros royal, d’une envergure de 2m80 à 3m50. Il niche dans les iles subantarctiques, la plus grande colonie étant sur l’ile Campbell au Sud de Stewart, mais également dans les falaises de Dunedin sur la Péninsule d’Otago. Il leur faut nicher dans des lieux d’où ils peuvent décoller.
L’albatros à cape ou calotte blanche, plus trapu, envergure 2m50, c’est lui qu’on voyait le plus aux abords des fjords :
et son cousin l’albatros de Buller, plus rare, avec un bec jaune remarquable :
Ici on les appelle les Mollymawks, « funny girls ». Ces « drôles de filles » viennent autour des bateaux jusque dans la baie de Paterson, dans l’espoir d’un déchet à se mettre dans le bec, comme de vulgaires goélands : leur dignité en prend un coup!
J’en profite pour tirer quelques portraits depuis l’arrière de Kauana :
Quel regard!
Décoller et attérir n’est pas simple:
L’albatros est le plus grand oiseau connu. Il vit en moyenne quarante cinq ans. Devenu adulte à l’âge de huit ou neuf ans, il se met en couple pour la vie, les parades nuptiales sont spectaculaires. Un oeuf tous les deux ans, le couple couve à tour de rôle, pendant onze semaines ; le poussin quitte le nid à l’âge de neuf mois et ne reviendra sur la terre ferme qu’à l’âge adulte pour nidifier à son tour.
Deux menaces pèsent sur l’espèce : les hameçons des palangriers, qu’ils avalent avec l’appât, et les déchets de plastiques à la surface de l’eau qu’ils avalent également.