SAMOA
7 juin 2015
Talofa !
Après une semaine de navigation plutôt cool avec un vent Est, Sud Est, entre 10 et 15 noeuds, nous arrivons à Apia, ile d'Upolu, Samoa Occidentales, dimanche matin. Une belle ile volcanique, verte et montagneuse, partiellement entourée de récifs.
Pas de clearance le week-end nous étions prévenus. Ce que nous n'avions pas prévu c'est que le 1° juin les Samoans fêtent leur indépendance, le 2 juin est encore férié, il nous faut donc attendre trois jours les autorités, douane, immigration, quarantaine etc… avant de mettre pied à terre. Théoriquement…
Les fêtes de l’Indépendance sont l’occasion de danses et démonstrations diverses, en présence du couple royal et du Premier Ministre.
Au mouillage dans la grande baie d'Apia.
C'est là qu’à la fin du XIX° siècle stationnaient des navires américains, anglais et allemands militaires chargés de protéger les comptoirs et plantations de leur ressortissants. Les Samoa étaient alors en proie à des rivalités entre trois familles royales dont les candidats à la colonisation se disputaient les faveurs. Un cyclone est annoncé, Américains et Allemands tardent à quitter la baie, ils sont piégés et coulent tous…Seul le navire anglais, sorti à temps, échappe au cyclone.
En 1899 les Allemands s'octroient les deux iles Ouest, Upolu et Asai, ainsi que les quelques ilots autour, tandis que les Américains prennent celles autour de Pago Pago, créant ainsi les Samoa Occidentales et les Samoa Américaines. Celles-ci sont toujours américaines, avec le statut de territoire américain non rattaché. En 1914 la Nouvelle Zélande prend le contrôle des Samoas Occidentales qui restent sous contrôle de l'Onu jusqu’à leur indépendance votée par référendum en 1962.Le régime est une monarchie constitutionnelle, membre du Commonwealth. Il y a à peu près 250 000 habitants aux Samoa Occidentales, et autant de samoans entre l'Australie et la Nouvelle Zélande Nouvelle Zélande. La richesse de ces iles est leurs terres agricoles, régulièrement dévastées par cyclones et tremblements de terre. Exportation de coprah, bananes, cacao, café, taro.
C'est à Apia que l'écrivain R.L.Stevenson ( Dr Jekyll & Mr Hide, L'île au trésor …) s'était établi, en 1889, au terme de son voyage dans les mers du sud. On visite sa maison, dans les hauteurs de la ville, remarquablement conservée car devenue résidence des gouverneurs allemands puis néo-zélandais. Prenant la défense des insulaires Stevenson publie des articles contre l’impérialisme allemand qu’il adresse au Times et aux chancelleries européennes. Les samoans l'appelaient le Tusitala, le conteur d'histoires. Il a écrit le premier ouvrage en Samoan, 3la bouteille à la mer ». Lorsqu’il meurt en 1894 les Samoans comme un roi dans la montagne au-dessus de sa maison de Vailima.
Il y a toujours une certaine émotion à pénétrer dans les murs d'un écrivain…
Une cheminée sous les tropiques? R.L. Stevenson était tuberculeux.
De cette terrasse entourée d'une forêt exubérante, emplie de fleurs et d'oiseaux, on oublie la ville en dessous.
La ville d'Apia a peu de charme. Un bord de mer où s'égrainent églises, banques et supermarchés, quelques bâtiments coloniaux délabrés, des bistrots où on joue au billard et on boit de la bière locale, la Valima.
Alors qu'à Tahiti on est en territoire français, ici on est en territoire néo-zélandais et australien, principaux pourvoyeurs d'aide. Mais avant tout on est chez un peuple polynésien, beau, souriant, hospitalier, costaud, et fier de sa culture.
Du fait d'un niveau de vie moins élevé le style de vie traditionnel s'est mieux perpétué. On habite dans des "falés", maison ouverte à tous vents, avec les tombes des ancêtres autour.
Images qui rappellent les Marquises:
On porte beaucoup le paréo, et que ce soit en ville ou dans les campagnes les hommes portent le lava-lava, une jupe portefeuille qui laisse dépasser des mollets poilus c'est assez rigolo…
La danse semble un peu bridée, par puritanisme probablement, comme cela a été le cas à Tahiti pendant longtemps…
Le rugby :
Le cirque des Samoa
Le criquet samoan, sport national qu’on appelle le "kirikiti"
La côte sud est très belle, cascades, reliefs escarpés, roche volcanique et plages de sable blancs, belles vagues pour les surfeurs.
Nous marchons sur la grève dans une baie bordée de tamanus, magnifiques arbres tortueux qui peuvent être plusieurs fois centenaires car résistant aux cyclones, une femme nous invite à venir chez elle. Tout en nous découpant de la papaye elle nous raconte le tsunami de 2009. Elle habitait là, elle y a perdu la moitié de sa famille….
Un autre ouvrage de la littérature samoane est très connu: Le Papalagui , qui signifie « le pourfendeur de ciel « , en référence aux voiles des missionnaires qui darrivaient aux Samoa. Regard d'un chef Samoan sur les occidentaux…Bien que très amusant la validité de ce regard est contestable car l'ouvrage est écrit par un allemand….
Nous partons demain vers Wallis, à 280 miles d’Apia.