Raiatea-Tahaa
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Avec quelques jours de décalage je poste cet article sur Raiatea. Nous sommes en Bretagne maintenant, après une courte escale à Paris.
Nous avons laissé Kauana sur l’ile de Raiatea, à terre, aux bons soins de Dominique au chantier Carénage. Après beaucoup de pluie quelques jours de beau temps étaient bienvenus pour sécher les voiles et préparer un « hivernage » ; hivernage particulièrement soigné puisqu’on est en année « niño » avec un risque de cyclone un peu plus marqué et surtout beaucoup d’humidité
Raiatea, Tahaa, deux iles dans un seul grand lagon .
Dans la mythologie polynésienne Raiatea était la tête d’une pieuvre dont les tentacules s’étiraient entre Hawai, l’ile de Pâques et la Nouvelle Zélande. Historiquement c’était le grand centre culturel et religieux dédié au culte du dieu Oro, d’où essèmaient les prêtres et membres de la secte des Arioi.
Une pierre du grand marae de Taputatpuatea était emportée pour fonder des marae dans les autres iles du triangle polynésien… Ce rayonnement passé a valu à Raiatea le titre d’ile sacrée.
Aujourd’hui une forte concentration, je serais tentée de dire une colonie, de popas ( =français) y coule des jours heureux, loin des turbulences de Tahiti, baignés par une mer émeraude aux couchers de soleil divins.
Depuis longtemps le mot s’est donné, Raiatea est le rendez vous des «gens de bateaux », tous les circumnavigateurs y passent, certains restent un peu, d’autres longtemps, continuent à vivre sur l‘eau ou s’installent à terre.
On y trouve 12000 habitants, un collège, un lycée, un lycée professionnel, un hôpital, des chantiers d’entretien de bateaux, deux petites marinas, quelques hôtels et surtout une flotte de bateaux de charter-location chaque année grandissante.
Tout cela amène du boulot, du boulot dans lequel les navigateurs excellent.
Nous y retrouvons des amis venus de partout, l’ambiance est sympa. Des amis connus en Patagonie qui ont fait 50 jours de mer pour que leurs enfants gôutent aux eaux du lagon repartent vers Ushuaia, d’autres qui arrivent de Nouvelle Calédonie, ou qui partent au Japon sur les traces de Kauana, ceux qui partent aux Marquises pour la saison des cyclones, et tous ceux qui restent là la tête pleine de projets. Quelques temps emportés dans l’utopie insulaire de la vie aux Marquises certains sont revenus dans les eaux plus claires de Raiatea pour élever leurs enfants ou plus simplement survivre… « Kaoha » ,« Mave maï »,( « Bonjour » « Bienvenue » en marquisien), semblent tatoués dans les regards nostalgiques.
Qu’on se le dise, entre Raiatea et Tahaa on est au paradis, avec tous ses saints les anges et leurs trompettes. Quelques évènements sportifs sortent cette petite bourgade de sa torpeur tropicale. Au mois de Mai la TPR, Tahiti Pearl Regata, régate au départ de Raiatea avec une centaine de voiliers inscrits, couronne le succès du yachting en Polynésie. A la Toussaint l’Hawaiki Nui, course de pirogues sur trois jours entre Huahiné et Bora Bora, exprime à la fois la puissance physique, la connaissance de la mer et la joie de vivre des polynésiens.
Une centaine de V6, vaa à six rameurs, participent à cette belle épreuve qui alterne parcours en haute mer et parcours en lagon. C’est l’occasion d’une grande fête sur l’eau que la pluie affecte peu; avec l’annexe nous nous mettons au cœur de la mêlée pour ramener quelques images...
Six cent rameurs au ras de l’eau, plus tous les spectateurs et supporters , ça fait des vagues!
Raiatea et Taha ont aussi une vie agricole traditionnelle et sont réputées pour la production de vanille.
Sous la pluie, avec Gilles nous sommes montés au sommet du Mont Temehani à la recherche du tiare apetahi ; cette fleur à 5 pétales a la particularité de ne pousser que sur ce plateau situé à environ 800 mètres d’altitude, on ne la trouve nulle part ailleurs dans le monde…
La légende raconte qu’à la suite d’une dispute conjugale la femme d’un pêcheur de Raiatea serait aller au Mont Temahani pour mettre fin à ses jours : coupant son bras elle l’aurait enterré et un arbuste avec des fleurs semblables à une main à cinq doigts serait sorti du sol. Le mari éploré eut beau ramener une branche de cet arbuste pour le planter devant son fare il ne réussit jamais à le faire fleurir…
Le tiare apetahi n’a aucun parfum, et d’après ce que je sais on a réussi à le reproduire aux Marquises et aux Australes mais de couleur mauve…Nous nous promettons de refaire cette belle balade avec un temps plus dégagé…