ROADTRIP
Roadtrip sur l’ile du Sud…Un phénomène à la mode, trois millions et demi de visiteurs en 2016 pour quatre millions et demi d’habitants, on rencontre plus de touristes comme nous que de locaux. Ce pourrait être pesant mais vues les dimensions du territoire et les infrastructures d’accueil c’est plutôt l’inverse, tout est facilité.
L’ile est sillonnée de routes, tracks, trails, chemins de randonnées à pied, à vélo, en kayak, de trente minutes à huit jours avec terrains de camping, refuges ou chalets confortables, il y en a pour tous les goûts et toutes les aptitudes. C’est toujours très beau.
Quelques images de ce magnifique pays dont des films comme La Leçon de Piano, Le Seigneur des Anneaux, Narnia, Le Hobbit nous ont fait rêver.
Le Nord de la côte Ouest, dite la « wet coast », la côte humide, et ses brumes éternelles :
Les palmiers y voisinent avec la Rain Forest aux hêtres moussus, fougères géantes et rivières rougies par la tourbe :
La côte de jade, cette pierre verte que les Maoris venaient chercher depuis la côte Est et qu’ils appelaient le « pounamu ». Les rivières autrefois exploitées par les chercheurs d’or font aujourd’hui les délices des kayakistes
Les « pancakes» de Pukaiki, formations calcaires empilées comme des crêpes:
Le lac Matheson dont les photographes viennent capter les reflets miroir :
Les glaciers, Franz Joseph et Fox, qui ne cessent de reculer :
Ils sont plus beaux sur les dépliants touristiques !
Sur cette côte pas besoin d’arroser, le vert est endémique.
Au niveau de Haast on quittte la côte humide pour aborder les «Alpes du Sud», magnifiques paysages de montagne aux lacs turquoises, ciel pur et grands espaces.
Le lac Wanaka:
A Wanaka nous retrouvons des amis rencontrés aux Fiji, Rob et Margie. Comme tous les kiwis que nous connaissons ils sont de fervents amoureux de la nature, la vie au grand air, le jardinage, les randonnées, le ski…
Ils constatent le phénoménal développement touristique de leur région mais ne s’en plaignent pas: depuis que leurs enfants sont partis vivre à Auckland et Wellington ils passent six mois par an sur leur bateau. Cependant ils regrettent l’époque où on pouvait boire l’eau des rivières alors que maintenant entre les vaches qui adorent se baigner et les campeurs qui n’ont pas de toilettes …
Belle randonnée vers le glacier Rob Roy.
L’herbe a jauni, les premières neiges couvrent les sommets, lacs et rivières se bordent aux couleurs d’automne…
Le lac Pukaiki :
Grimpette au Mont Aoraki par mauvais temps, lac glaciaire, herbe jaune orangée, le tussock, qui prend des couleurs plus intenses sous la pluie…
Quand le ciel se dégage pour coucher le soleil :
Le lac Tekapo :
Région de l’Otago, en allant vers l’Est: vastes étendues au climat plus sec. Le thym pousse sur des collines dénudées. Région de vergers et vignobles. Les prairies sont arrosées par d’immenses rampes tournantes. Chaque village propose ses vestiges de la ruée vers l’or qui au milieu du XIX° siècle a attiré les européens:
Fondée par des migrants écossais presbytériens, la ville de Dunedin, Edimbourg en gaélique, avec son port de commerce, Port Chalmer, s’est développée à l'époque de la découverte de l’or dans l’Otago.
Cette grande ville universitaire avec ses vieilles demeures écossaises, ses rues en pente comme à San Francisco, le tramway, les bistrots remplis de jeunes et ses jardins, nous a bien plu .
La ville est située au fond de la Baie d’Otago, un ancien cratère bordé par la Péninsule d’Otago. Le bout de la Péninsule est sauvage, on y voit des otaries à fourrure, des gorfous aux yeux jaunes et des albatros royaux qui nichent dans les falaises. En théorie on voit cela…En ce qui nous concerne nous ne verrons pas de pingouins , ce n’est pas la saison, ni d’albatros au nid, il y trop de brouillard ou pas assez de vent, et surtout nous nous sommes coincés dans un circuit organisé qui autorise à regarder quelques minutes à travers des vitres teintés un lointain jeune albatros qui pourrait être en carton. Le genre d’attrape-nigauds qui peut vous faire détester la Nouvelle Zélande! Cela n’empêche, hors circuit nous contemplerons émerveillés le vol des albatros dans le brouillard au-dessus de la mer, une ambiance mers australes à quelques pas de la voiture. L’albatros royal, qui ne niche qu’en Nouvelle Zélande, est gigantesque: un mètre vingt de corps, trois mètres ou plus d’envergure…
Vers le Sud Est, la côte des Catlins, plages de surfeurs et otaries.
On arrive au bout du bout de la Nouvelle Zélande, le port de Bluff.
Destination peu touristique si ce n’est pour embarquer vers l’ile Stewart. Ambiance ville de pêcheurs, actifs ou retraités, un peu vieillotte…
Pêche au casier: langoustes, blue cod…
Milford Sound, seul fjord accessible par la route. Un décor grandiose. Nous comptons explorer les autres fjords avec Kauana, l'été prochain.
Balade au Summit Key :
Mousses colorées, fondrières, notofagus torturés, on se croirait en Patagonie…Une Patagonie apprivoisée, avec des chemins tracés et des petits ponts pour enjamber les ruisseaux…
Retour de rando, les kéas nous attendent sur le parking: perroquets alpins, verts avec du rouge sous les ailes, curieux et peu farouches ils sont considérés comme les animaux les plus intelligents du monde! Partout des panneaux précisent qu’il ne faut pas leur donner à manger, de peur qu’ils deviennent dépendants de la générosité des touristes et ne sachent plus se nourrir dans la forêt. Celui-là ne cherche pas à manger mais à nous montrer ses compétences…
A Te Anau on visite un parc pour oiseaux très bien fait. On assiste au nourrissage des Takahe, genre de grosses poules bleues à bec rouge réintroduites avec succès dans la région alors que cette espèce endémique était en voie de disparition…
Retour vers Nelson en passant par Christchurch et la Péninsule Banks. Région agricole, viticulture et élevage en tous genres : vaches laitières, daims, moutons, cochons…Des troupeaux de cinq à six cent bêtes qui vivent dehors toute l’année et ne sont rassemblés, par les chiens, que pour la traite, la tonte ou le pesage…
La ville de Christchurch est en reconstruction après le tremblement de terre de 2011. La Péninsule de Banks, qui a vu au XIX° une tentative de colonisation française mêlant baleiniers, évêques et barons de Louis Philippe, n’a gardé de cette épisode que quelques noms de rue et une étiquette « french touch » qui amuse les touristes à Akaroa.
Vaste plaine alluvionnaire, refuge des oiseaux:
Des spatules avec leur large bec qui ressemble à une batte de baseball :
Le pigeon de Nouvelle Zélande :
Un vanneau à bec jaune :
La Summit Road qui sillonne la Péninsule est magnifique :
Une dernière randonnée à Lewis Pass:
qui se conclue avec un bain japonais dans les eaux sulfureuses de la Maruia River :
Joyeuses Pâques à tous!