Vanua Levu, Fidji
Ile Vanua Levu.
Quelques images du marché de Savusavu donnent un aperçu de la population, fidjiens, indiens et yachties anglosaxons.
A peine obtenu le "cruising permit" nécessaire pour circuler dans les Fidji un coup de vent s’annonce pour deux jours. Nous restons donc au mouillage de Savusavu et partons en voiture vers le Nord de l’ile peu touristique.
Très vite la route devient piste. La côte Sud Est est la plus arrosée. Forêt tropicale, vie rurale, toujours le « bula bula » et le sourire.
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Des petits villages de tôle ondulée. On fait la lessive dans la rivière. Très peu de voitures, on circule en bus ou a cheval…
La culture la plus lucrative est le yagona, c’est à dire le kava. On fait sécher les racines au soleil.
Il y a le coprah, qu’on sèche dans des fours. Plus de travail et moins de subvention qu’en Polynésie.
Partout on voit une liane à grandes feuilles qui couvre les arbres. Forêt de fantômes...
A Wallis Ghislain nous avait dit que cette liane avait été introduite par les américains pour le camouflage...
En ce moment c'est la saison des mandarines, les arbres croulent au bord des routes...
Beaucoup d’écoles, publiques, méthodistes, hindous, catholiques… Au bout de la péninsule il n’y a plus de route, les enfants viennent à l’école en bateau. Les familles nombreuses, nous explique une institutrice, ont du mal à fournir la nourriture des enfants qui vont à l’école. Certains vont pêcher de quoi acheter leur déjeuner.
Le centre de l’ile Vanua Levu est tout en forêts noyées dans les nuages et cimes qui se découpent dans le lointain.
Alors que nous bavardions avec ces travailleurs un homme s’approche du groupe et nous dit en aparté : « Ce sont des indiens, moi je suis fidjien.. » .
On présente toujours une image paradisiaque des iles Fidji, le tourisme représentant 30% de l’activité économique(viennent ensuite le sucre et la pêche, la filière bois et des ressources minières), mais en fait la situation est assez tendue. La cohabitation des deux ethnies n’est pas simple. Indépendante depuis 1970 les Fidji se sont développées avec l’immigration.
Les indiens, très présents dans le commerce et l’agriculture constituent 44% de la population mais au travers de coup d’état successifs et l’instauration d’une dictature militaire de 2006 à 2014 les autochtones fidjiens les ont mis à l’écart des responsabilités politiques. Bien que des élections démocratiques aient eu lieu en septembre 2014, les militaires fidjiens tiennent le pouvoir et beaucoup d’indiens choisissent de quitter les Fidji.
Escale sur l’ile Makogai, au Nord de Viti Levu. On mouille devant une petite station aquacole… Plusieurs voiliers, d’un rallye néo-zélandais, sont là, l’un d’entre eux vient nous prévenir que les enfants du village font un spectacle de danse le soir pour récolter de l’argent pour l’école.
Nous allons faire un tour à terre avant. Un homme nous accueille au petit ponton de la station, Cameli. Il n’est pas le chef du village. Le village est de l’autre côté de l’île mais nous avons de la chance, aujourd’hui en raison du nombre importants de voiliers toute la population de l’ile est venue dans la baie pour chanter et danser, 25 personnes au total…Il nous fera visiter la station et l’ancienne léproserie plus tard, dans l’immédiat nous devons aller voir le chef pour faire sevusevu. Faire sevusevu, c’est faire la coutume, c’est à dire se faire accepter dans la communauté. Pour cela nous amenons un paquet de yagona, dont nous avions fait provision au marché de Savusavu en vue de nos escales.
Petite cérémonie assis en silence, Rémi offre notre paquet de yagona, le chef lui offre une demie noix de coco de yagona déjà préparé, il demande nos noms, dit quelques phrases, frappe dans les mains une fois, trois fois, ça y est, nous sommes bienvenus dans la communauté…Tradition maintenue, une façon assez sympathique finalement de garder un certain contrôle des allées et venues sur l’ile. Pas de gendarmerie…
Après les danses tout le monde boira du kava, de façon plus informelle. Pas terrible au goût…
Dans la station aquacole on élève des bénitiers…on élevait des tortues mais en ce moment les bassins sont vides. Cinq personnes y travaillent au total.
Jusqu’en 1970 l’ile Makogai abritait une léproserie. Une communauté de sœurs maristes soignait les lépreux.
Ballade vers le village. A l'école brossage des dents.
On voit des choses nouvelles (pour nous) sous l’eau : bénitier géant, grand poisson feuille..
En longeant la côte Nord de Viti Levu entre les récifs nous continuons vers Vuda Marina où nous laisserons le bateau quelques semaines.